Paris est magique, l'IA aussi ! En amont de la finale de la Ligue des champions, remportée par le Paris Saint-Germain, plusieurs modèle d'IA ont tenté de prédire le résultat de ce rendez-vous phare du football européen et mondial. Le cabinet français Avisia, qui conseille tous les grands groupes du CAC 40 sur la manière d’intégrer de l’IA dans ses processus, s’est appuy sur son outil AVISIA Player Index. Celui-ci prédisait 62,5 % de chances de victoire pour Paris, contre 37,5 % pour l’Inter, avec un score probable, 2 à 1, en faveur du PSG. L'IA avait donc la gagnant mais pas le score, le PSG ayant écrasé le club italien 5 buts à 0. Cette projection reposait sur l’analyse de milliers de données collectées depuis sept saisons, sur plus de 50 000 joueurs, dans 61 ligues européennes.
« Quand on croise la fraîcheur physique, la dynamique récente, la valeur individuelle, la compatibilité des styles de jeu ainsi que d’autres critères que nous avons sélectionnés, le PSG ressortait avec un avantage dans notre modèle », explique Julien Legavre, consultant Data Science chez Avisia. « L’analyse poste par poste, combinée aux scores de percussion et de mise en danger, permettait de projeter un scénario statistiquement favorable à Paris, même si le football reste un sport soumis à de nombreuses variables contextuelles. »
L'IA identifie les joueurs du PSG les plus à même de marquer
Le modèle de prédiction d’Avisia s’appuie sur l’AVISIA Player Index, un outil conçu pour résumer la performance d’un joueur sur une saison complète. Cet outil repose sur la combinaison de centaines d’indicateurs de suivi tels que les passes réussies, le nombre de tirs ou tacles, tout en intégrant la position sur le terrain, le style de jeu du club, son temps de jeu ou encore le niveau du championnat. Ces éléments sont ensuite agrégés dans des sous-catégories de performance (percussion, mise en danger, rigueur, récupération, finition…) et traduits sous forme de notes sur 100, permettant de comparer les joueurs.
Ainsi, selon l’outil, les attaquants parisiens affichent des scores moyens de 86/100 en mise en danger et 80/100 en percussion, contre des valeurs nettement inférieures côté Inter. Les joueurs identifiés comme les plus à même de marquer sont Ousmane Dembélé, en tant que titulaire, et Gonçalo Ramos en tant que remplaçant. Tous deux présentent le taux de conversion tir/but le plus élevé de l’effectif, avec la meilleure note de finition de l’Index.
« Notre approche repose sur une modélisation de scénarios construite à partir de données sportives détaillées et contextualisées », affirme le consultant Data Science chez Avisia. « Chaque joueur est évalué sur plusieurs centaines d’indicateurs, mais nous intégrons aussi des critères collectifs comme la cohésion d’équipe ou l’historique de performances dans les grands rendez-vous. L’objectif n’est pas de “deviner”, mais d’estimer, avec rigueur, les probabilités du scénario le plus plausible. »
Un modèle validé sur d’autres compétitions majeures
L’AVISIA Player Index avait déjà fait ses preuves lors de la Coupe du monde de rugby 2023, le cabinet avait publié ses prévisions avant chaque rencontre, avec un taux de réussite de 80 % sur l’ensemble des 50 matchs disputés. L’approche consistant à combiner des données brutes, contextualisées par des indicateurs différents selon le sport, puis enfin synthétisées pour être comparées permet ainsi au modèle de s’adapter à différents sports, en tenant compte de leurs spécificités.
Pour corroborer les résultats d’Avisia, d’autres IA sont arrivées à des conclusions similaires : Opta Analyst, avec son supercomputer, avait aussi donné le PSG vainqueur dans 53,4 % de ses 10 000 simulations, contre 46,4 % pour l’Inter. Football Meets Data arrivait à un résultat proche, avec 53 % de chances pour Paris. Il en est de même chez des IA accessibles au grand public comme ChatGPT ou Gemini, qui penchent elles aussi pour une victoire du club français. « Bien sûr, même avec 7 ans d’historique de données, il ne faut jamais oublier que les faits de jeux ne seront pas prévisibles. Nous dessinons surtout des tendances ! », rappelle Julien Legavre.